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5 juin 2005 7 05 /06 /juin /2005 15:48

      LA GEOMETRIE POETIQUE DE MICHEL PARYS 

 

Tandis qu’hier les assemblages de papier de michel Parys s’écartaient du mur nous proposant de voir transparence et légèreté, la toile d’aujourd’hui recueille sur la simplicité d’un enduit qui respecte son tissage et sa teinte d’origine, la combinatoire raffinée de formes pareillement légères et transparentes. Comme hier les baguettes de bois soutenaient la tarlatane ou les papiers de soie peints en une complexe et fragile configuration, des cernes soutiennent sur la toile ses formes, qui fusionnent parfois l’une en l’autre, en un arrangement mouvant mais nécessaire.

 

Michel Parys lentement médite l’espace / lumière. L’irradiation primaire , celle du soleil, est le seul « vol », pour reprendre une expression de Malévitch, que le peintre fait à la nature. Ce jaune intense se laisse parfois interroger, sa pâte s’alourdit en des profondeurs chromatiques qui réapparaissent au flan des formes, ou s’allège en se laissant conquérir par les blancs, les games de gris ou les noirs. Les plans de couleurs explorent rarement l’au-delà des cernes,qui intensifient leurs vibrations comme ils guident les formes, grilles de prescription et non de fermeture . Si parfois les cernes contrarient l’engendrement des formes, c’est pour faire surgir un nouvel équilibre, ou pour créer des clases qui créer la matière picturale, l’écartèlent pour en mieux sonder le correspondances colorées,  Lorsque le cerne manque, la configuration de vient plus fluide, le pigment trouve sa limite dans le seul reflux de la toile.

 

Chez Michel Parys, les oppositions sont de lumières par le jeu des couleurs mais surtout de limpidité et d’opacité, comme s’il voulait à travers elles nous inviter à mieux regarder la transparence lumineuse qui nous entoure et que nous négligeons de percevoir dans un monde du plein à craquer ;  L’opacité elle-même est travaillé de façon à devenir transparente, elle supporte à son tour le vocabulaire de l’aérien.

 

 Et lorsque le dessin semble triompher, ce n’est jamais au péril de la peinture .  Leur collaboration étroite répond ainsi au souci de Michel Parys, qui est de parler de la combinatoire du réel comme le ferait un architecte poète soucieux des masses autant que de leur mystérieux accords graphiques, de la lumière autant que de ses jeux sans cesse recréant l’ombre, produisant tout ensemble espace et sens.

 

Marie-José Minassian1993

 

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